2000
l’Atelier / Prospect 2
Centre National de la Photographie
Paris (FR) (26.10-27.11)
Entrez dans la cour Recueilli par Elisabeth Lebovici (Extrait)
Qu’est-ce qu’Elisabeth Ballet, « sculpteur », vient faire au Centre National de la Photographie ?
J’ai reçu la proposition d’exposer dans de nouvelles salles au sein du Centre National de la Photographie, qui ne sont pas définies comme spécifique à la photographie. Lorsque j’ai visité le lieu, dont les trois pièces communiquent, soit par le passage d’une porte, soit par celui d’un escalier, je l’ai ressenti comme un espace où pouvaient s’enchaîner mes propositions : produire un déplacement. C’est un endroit où l’on a envie de marcher, où l’on ne peut rester stationnaire.
Mon travail demande au spectateur un déplacement, une marche. Parce que la marche fait penser ; plus que la simple station debout. Qui dit marche, parle aussi de démarche, cette notion évoque un déplacement physique et mental. La marche s’associe pour moi à l’expérimentation : lorsque je visite un endroit, au début du travail, il se pense en évoluant ; encore un déplacement. Et puis j’estime que mon travail n’est pas terminé lorsqu’il est exposé ; je peux le reprendre, le faire évoluer, le transformer. Le spectateur doit sentir, que dans le lieu où il l’appréhende le travail est certes « fini », il est achevé dans cette phrase d’exposition, mais il pourrait reprendre ultérieurement.
Aujourd’hui mon travail a une forme plus mouvante, moins définitive, il me semble peut-être plus léger, au sens qu’il encombre moins, que j’ai moins de contrôle, qu’il est plus ouvert sur ce que je vis à l’extérieur de l’atelier. Par exemple, je n’ai pas travaillé qu’à l’atelier pour cette exposition : le film que je présente provient de Berlin où je l’ai tourné, je l’ai monté en studio, j’ai fait le son à la maison et l’installation, au Centre National de la Photographie. De ce fait, je n’ai aucun moyen de la tester préalablement, ainsi je ne suis pas sûre de l’exposition, qui doit évoluer lors de son montage même.