Du 1er avril au 25 septembre 2011, le musée des beaux-arts et d’archéologie de Valence (Drôme) présente Immersion [Franz Ackermann / Elisabeth Ballet / James Turrell], une exposition sur la distorsion perceptuelle dans l’espace et la désorientation dans la couleur. L’exposition rassemblera une sélection d’oeuvres monumentales de trois artistes contemporains de premier plan : le peintre allemand Franz Ackermann, l’artiste conceptuelle française Elisabeth Ballet, l’américain James Turrell.
Présentée dans les espaces d’une ancienne imprimerie désaffectée – vouée à une démolition prochaine – Immersion embarquera les visiteurs
dans un voyage perceptuel, modifiant et déjouant les façons de voir et de percevoir par le biais d’un parcours ouvert et non linéaire, enveloppant et réversible. Un parcours dont le but sera de mener, à partir d’un dispositif
initial de mise à distance, de la désorientation au vertige, du vertige à la dissolution dans la lumière. Illustrant certaines des recherches
les plus contemporaines sur l’espace et le paysage – qu’il soit mental ou réel – l’exposition vise ainsi à provoquer une profonde
et véritable expérience d’ordre sensoriel auprès des visiteurs.
Selon Dorothée Deyries-Henry, commissaire, « se perdre visuellement dans un espace, frôler les oeuvres, s’en imprégner pour enfin marcher
dans la couleur tel est le propos de cette exposition ». Le parcours de l’exposition débutera avec Eye Shadow, une installation vidéo d’Elisabeth Ballet à laquelle sera associée Petite Dépression, un rideau de soie,
opalescent et flottant, filtrant silencieusement la lumière extérieure. L’ambiance diffuse ainsi créée amorcera auprès du visiteur un processus de remise en cause de ses repères habituels et de ses références.
À ces premières pièces succèdera le tourbillon coloré du mural de Franz Ackermann, spécialement réalisé pour l’exposition sur la base d’une de ses pièces antérieures : Terminal Tropical. Dans leur déambulation,
les visiteurs seront alors confrontés à une nouvelle pièce d’Elisabeth Ballet en cours de production et qui entrera en résonance avec Road Movie, grande installation acquise par le musée de Valence
en 2009. Composée de lignes colorées sinueuses sur pilotis, cette sculpture tout à la fois largement ouverte ou complètement
fermée, happe, tout en le tenant à distance, le visiteur dans le sillage multicolore des lignes qui la compose : un tourbillon coloré invoquant
l’espace des déambulations, le défilement de la route, la restitution imaginaire des sentiments nés de la vitesse des espaces traversés.
Présentée au public pour la première fois, Pink Mist, l’installation lumineuse de James Turrell (prêt exceptionnel de la Fundación Almine y Bernard Ruiz-Picasso para el Arte) viendra achever de bousculer les perceptions par l’enveloppement total du visiteur dans un environnement perceptuel et fictif, celui-ci étant amené à circuler et à s’arrêter dans une lumière toute à la fois matérielle et illusoire.
Faisant suite aux expositions Scénographies, de Dan Graham à Hubert Robert (2009) organisée conjointement avec l’Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne / Rhône‑Alpes, Voyage sentimental 5 (2009) issue d’une collaboration avec les FRAC PACA, Languedoc Roussillon, Poitou-Charentes ainsi que 3 Variations (2010), le musée de Valence poursuit donc avec Immersion une programmation transhistorique et d’art contemporain, d’artistes majeurs ou émergents, visant à mettre le visiteur au centre d’une réflexion sur le rapport à l’espace, au corps et au paysage, coeur de ses collections historiques. Un catalogue illustré bénéficiant notamment de la participation des historiens d’art Philippe‑Alain Michaud et Corinne Rondeau
accompagnera l’exposition.