(série SEPT PIÈCES FACILES)
Vidéo
Boucle de 63’53’’
La silhouette agitée des arbres se reflète à travers une fenêtre dans la pénombre d’une maison ; c’est captivant comme du cinéma à la maison, on se laisse bercer dans un demi-sommeil. La vidéo, présentée pour la première fois au Grand Café à Saint-Nazaire, montre l’ombre d’arbustes agités par le vent contre un mur blanchi à la chaux. Projetée en anamorphose sur la surface de la cimaise, elle vient mourir sur le sol et sur la porte vitrée de la salle sans tenir compte de l’axe d’un cadrage précis, elle déborde dans l’espace à trois dimensions de la pièce. Un cache autour de l’objectif du projecteur a permis de supprimer le cadre et d’obtenir des bords fondus en gris. Je ne voulais pas d’écran au cadre régulier. Eye Shadow n’a pas d’intérêt narratif, pas d’idée, pas d’action ; derrière moi qui filme, il y a des arbres tout proches, puis un ravin, puis une vue, le soleil… et beaucoup de vent ; entre moi et ce que je filme, il y a une route.
The shifting forms of the trees are refracted through a window into the shadowy interior of a house. It is fascinating, like having cinema at home, and lulls you into a kind of half-sleep. This video shown for the first time at the Grand Café in Saint-Nazaire shows the shadow of trees stirred by the wind, reflected on a whitewashed wall. It is projected as an anamorphic image on the surface of the picture wall, and overlaps onto the floor and onto the room’s glass door ; without the axis of precise frame, it overflows into the three-dimensional space of the room. A cache put around the projector’s lens enabled me to suppress the frame, and obtain grey blurred edges. I didn’t want a regular screen : it has no narrative interest, no idea, no action. Behind me, as I film, there are trees close by, then a gully, a view, the sun . . . and lots of wind ; between what I am filming and myself, there is a road.
Traduction anglaise : Charles Penwarden