Acier inoxydable
H400/L2040/P2364cm
« Samsara » est situé sur un léger promontoire naturel, la vue sur le Lubéron est sans obstacles. L’œuvre est implantée à proximité d’un vieux mûrier solitaire noueux et tordu par le « mistral » au milieu d’un champ de blé, il est l’unique élément vertical entre le ciel et la terre. Son aspect gauchis m’a suggéré une sculpture manifestant cette puissance du vent. J’ai dessiné un tourbillon autour de l’arbre. Vues en plan, deux lignes s’amorcent en sens contraire et s’enroulent en vrille vers le centre irrégulièrement. Je voulais que le positionnement de la pièce et son enroulement en direction de l’arbre paraissent naturels. De face, les trames des différents passages des volutes (faites d’alignements réguliers de barres de 4 mètres de haut) se superposent en une grille dont l’ampleur nous emporte. L’engagement physique à l’intérieur des circonvolutions de la sculpture donne la mesure de notre propre espace corporel. Au-delà du périmètre de la sculpture, son ombre sur le sol s’allonge loin dans le paysage et se mêle à celle de l’arbre. La sculpture joue avec le soleil à toutes les heures de la journée accentuant la brillance des barres horizontales s’il est bas jusqu’à l’éblouissement, ou les ombres portées sur le sol dès qu’il se lève.
Les ombres en se superposant, s’intensifient passant par toute sorte de gris en dégradé du flou au net, avec un effet de moirage surprenant. La sculpture est presque invisible autour de midi, son périmètre semble rapetissé. Le soleil en descendant à l’horizon, éclaire violemment les barres transversales invisibles pendant la journée, elles se mettent alors à irradier sous l’effet du rayonnement. La silhouette de la sculpture se mêlant à celles des arbres se projette loin dans le paysage ; elles s’unissent et dessinent un tapis au motif mobile jusqu’à la dernière seconde de soleil.
‘Samsara’ is a property located on a slight natural headland, not obstructing the view on the Lubéron. The work is set up close to an old and lonely gnarled mulberry tree, twisted by the ‘Mistral’ in the middle of a wheatfield : it is the only vertical element between the sky and the earth. This distorted look made me think of a sculpture revealing the strength of the wind. I designed a whirlwind around the tree. In the top view, two lines begin in the opposite direction, and coil up into a spiral, irregularly towards the center. I wanted the positioning of the piece and its coiling up towards the tree to seem natural. In the front view, the frame of the different ways of the curls (which are made of regular lines of four-meter high bars) are superimposed in a grille by the extent of which one is carried away. A bodily involvement inside the sculpture’s twists and turns gives the measure of one’s own bodily space.
Beyond the area of the sculpture, its shade stretches far in the landscape, and mingles with the shade of the tree. The sculpture plays with the sunlight at every time of the day : the horizontal bars get brighter to the point of dazzling as the sun is low, and the shades on the grass are emphasized as soon as the sun is rising.
As the shades are superimposed, they intensify, varying from the grey colour palette, in a variation from blurred to sharp, with an amazing moiré effect. The sculpture is almost invisible around midday, and its area looks smaller. As the sun disappears below the horizon, it shines brightly on the cross bars, which are invisible during the day and then start to sparkle under the radiance. The outline of the sculpture, mingled with the trees’ silhouettes, is projected far in the landscape. They combine and form a carpet, the motif of which keeps changing until the last ray of sun.