(série VIE PRIVÉE)
Vidéo
6’30’’
L’objectif de la caméra est dirigé sur la fenêtre close, rideaux désespérément tirés de l’homme que j’attends. Il neige beaucoup, la façade de l’immeuble disparaît presque derrière les flocons qui font écran entre moi, mon voisin d’en face et le spectateur qui regarde le film. Insensiblement la neige tombe plus lentement, et s’arrête ; simultanément, la façade que la chute de neige voilait reparaît, nette, au premier plan. Ma caméra était réglée en mode automatique, elle a fait le point sur la neige ; lorsque la neige s’est arrêtée de tomber, le point s’est fixé sur l’arbre et sur la façade de l’immeuble. Cette vidéo très courte aborde l’image du temps qui passe. La lumière et le climat, variables à toutes les heures du jour, donnent une couleur provisoire aux choses et aux événements. Je m’intéresse fondamentalement au temps que l’on met à traverser un espace, au montage d’une sculpture vers une autre et au temps que l’on s’accorde à voir.
The camera lens is trained on the closed window, curtains hopelessly drawn, of the man I am waiting for. It is snowing hard, the front of the building almost disappearing behind the flakes that form a screen between me, my neighbour opposite and the viewer watching the film. Imperceptibly, the snowfall eases off and stops, and at the same time the frontage hidden behind the falling snow reappears clearly in the foreground. My camera was set to auto mode, it focused on the snow, and when the snow stopped it focused on the tree and on the front of the building. This very short video is about the image of passing time. The light and weather variations at different times of day give things and events a fleeting quality. Basically, I am interested in the time we take to cross a space, in the way one sculpture reconfigures into another, and in the time we allow ourselves to see.
Traduction anglaise : Charles Penwarden