Acier
Dimensions variables
La sculpture se compose de vingt-huit fragments de lignes sinueuses, convexes, concaves et zigzagantes : des pieds en fer carré de 30 x 30 mm supportent un fer plat de 40 mm de large par 15 mm d’épaisseur. Chacun de ces morceaux est indépendant de l’autre par la couleur, la hauteur ; il n’y a aucune continuité linéaire entre eux. Au début j’ai dessiné un ensemble de lignes divergentes qui devaient s’assembler toujours de la même façon, en une sculpture dont la forme finale ne varierait jamais. Puis j’ai réalisé une maquette pour en fixer la hauteur, la largeur, l’épaisseur et la couleur. L’idée de la sculpture naît chez moi, avec la fabrication méthodique d’une série de maquettes en carton : le découpage, le collage et la coloration me permettent de voir la pièce en trois dimensions. Je voulais que cette sculpture garde un caractère aléatoire et non fixé, qu’elle ne se fige pas en une forme prescrite par un plan de montage déterminé. J’ai commencé à dissocier les lignes jusqu’à démanteler entièrement l’ensemble : chacun des contours du dessin, dont parfois je ne retenais qu’un fragment, est devenu un élément distinct auquel j’ai ajouté, en passant à l’échelle réelle, un support d’une hauteur spécifique et d’une couleur tranchée. Je voulais construire une pièce libérée des contraintes formelles usuelles de la sculpture et qui s’oppose aux sculptures précédentes, Road Movie (2008) et Flying Colors (2010), qui s’assemblent « au millimètre » et dont le dessin impose une orientation précise dans l’espace. J’avais envie d’une sculpture en mouvement ou en montage, un peu à la manière des morceaux de fils coupés qu’une couturière aurait laissés éparpillés sur une table après un démontage.
La maquette est essentielle dans ce cas, comme elle l’est lorsque j’installe Olympia (2000-2002) en vrac : elle me libère des contraintes du poids des matériaux. Smoking & Brillantine répète ce principe : on prend les éléments et on les fait se chevaucher les uns les autres sans chercher d’arrangement précis. Selon l’humeur et la place que l’on a, on les pose librement. Les pieds sont solidement soudés aux fers plats ; ainsi, on peut aussi les renverser tête en bas ou les coucher, y ajouter quelque chose une autre fois, prolonger ou enlever.
This sculpture comprises twenty-eight fragments of sinuous, convex, concave and zigzagging lines. Square iron legs with a section of 30 x 30 millimetres support pieces of flat iron 40 millimetres wide and 15 thick. Each of these pieces is independent from the others in terms of its colour and height : there is no linear continuity between them. To begin with I drew a set of diverging lines that were to come together in the same way every time, in a sculpture whose form would never vary. Then I made a model to determine the height, the width, the thickness and the colour. I always work up the idea for a sculpture by methodically making a set of cardboard models. Cutting, gluing and colouring these allows me to see the piece in three dimensions. I wanted this sculpture to have something random and unfixed about it, not to be frozen in a form prescribed by a predetermined assembly plan. I started picking the lines apart and ended up totally dismantling the ensemble. Each outline of the drawing, of which I sometimes kept only a fragment, became a distinct element to which I added, in the transition to actual size, a support with a particular height done in a bold colour. I wanted to construct a piece that was liberated from the usual formal constraints of sculpture, in contrast with the preceding pieces Road Movie (2008) and Flying Colors (2010), whose assembly is ‘down to the nearest millimetre’, and whose design imposes a specific spatial orientation. I wanted a sculpture in motion, or pre-montage, a bit like the lengths of cut thread scattered by a seamstress on a table after taking apart a garment.
The model is nevertheless essential in this case, as it is when I am randomly installing Olympia : it frees me of the constraints due to the weight of the materials. Smoking & Brillantine repeats this same principle : you take elements and you have them overlap without aiming for a precise arrangement. Depending on your mood and the space available to you, you place them freely. The legs are solidly welded to the flat metal pieces so that they can be turned upside down or laid on their sides, so you can add something another time, extend them or take them away.
Traduction anglaise : Charles Penwarden